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Des télés et radios se font taper sur les doigts pour avoir trop fait parler le PS

Affaire DSK, primaire, désignation de François Hollande : l'opposition s'est largement exprimée ces derniers mois dans les médias, donnant lieu à des critiques de la part du camp majoritaire, l'UMP pour ne pas la nommer.

Pointées du doigt, les chaînes d'information en continu BFMTV, LCI et i-TELE ont été entendues par le CSA lundi. Les neuf sages décideront mardi en plénière de la procédure à engager à l'encontre des contrevenants, puis publieront leur décision mercredi.

La réglementation du CSA sur le temps de parole des politiques prévoit, depuis 2009, que les partis d'opposition à l'Assemblée nationale aient au moins 50% du temps d'intervention du président et de sa majorité parlementaire. Elle garantissait ainsi un seuil minimum de temps de parole à l'opposition, qui jugeait que le président Nicolas Sarkozy occupait excessivement la scène médiatique.

TROIS FOIS PLUS DE PS QUE D'UMP A L'ANTENNE

« Dans le cadre des primaires, les heures d'antenne des candidats socialistes ont atteint sur certaines chaînes environ 150% du volume de la majorité, soit trois fois plus que ce qu'il leur est a priori permis », a expliqué Christine Kelly, responsable du dossier au CSA, dans une interview à France Soir. Pour la petite histoire, Christine Kelly, ancienne journaliste vedette à LCI, aurait hésité, selon la rumeur, à rejoindre le gouvernement de François Fillon en 2009.

« Les chaînes d'information ont fait leur métier. Toutes ont connu un problème d'équilibre du temps de parole difficile à respecter, sinon on ne faisait pas notre job », estime Alain Weil, patron de NextradioTV, la maison-mère de BFMTV.

« De quoi on ne nous aurait pas accusé si on n'avait pas couvert suffisamment ces primaires socialistes ! », ajoute en écho Eric Revel, directeur de LCI, la chaîne d'information en continu de TF1. « Ce n'est pas facile, quand vous êtes une chaîne d'actu, prise dans le flot du traitement de l'actualité à la minute près, d'avoir l'oeil sur le chronomètre et se dire "là, il y a une déclaration importante de François Hollande, mais comme c'est le temps de parole, je ne la donne pas" », explique-t-il.

AUCUNE SANCTION PREVUE

Jusqu'à présent, le CSA n'a jamais sanctionné financièrement des déséquilibres du temps de parole. Pour la bonne et simple raison que la réglementation est respectée.

Le Conseil ne devrait pas dresser de sanction cette semaine. Il devrait se contenter de « mises en garde », qui ouvriraient la voie à une surveillance accrue. L'étape suivante, si les chaînes et radios ne réagissent pas, serait une mise en demeure, ouvrant la possibilité, en dernier recours, à une sanction (suppression d'une tranche de publicité, lecture d'un communiqué à d'excuses lors d'un journal télévisé, amende maximale de 3% du chiffre d'affaires).

LES SANCTIONS LES PLUS EMBLEMATIQUES DU CSA NE SONT PAS LIEES AU PLURALISME

En 2010, le Conseil a imposé à Canal+ et TF1 de lire des communiqués à l'antenne pour plusieurs manquements à la rigueur de l'information. En 2008, Skyrock a écopé d'une amende de 200 000 euros pour non respect de la protection du jeune public.

Paradoxalement, les déséquilibres relevés dans certains journaux télévisés entre juillet et septembre ne pourront pas être rattrapés, comme le réclame la majorité. Les compteurs ont été « remis à zéro » le 1er octobre, le décompte se faisant par trimestre.

Les chaînes ont toutefois jusqu'à décembre pour se rattraper dans les magazines télévisés, pour lesquels les calculs sont réalisés sur une base semestrielle.

Avec l'AFP

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